Pourquoi vous allez payer vos amendes
Ça vous aura peut-être échappé mais le dispositif réglementaire relatif au stationnement sur la voirie va évoluer : décentralisation et dépénalisation seront prochainement au goût du jour. La réforme devait entrer en vigueur au 1er octobre 2016 mais elle a été reportée au 1er janvier 2018 (soit après les élections présidentielles mais c’est une coïncidence).
Concrètement les collectivités locales définiront désormais les tarifs de stationnement et de contrôle. Le principe de base de la réforme repose sur le fait que le stationnement payant devient une redevance d’occupation du domaine public. En cas de non paiement l’automobiliste fautif devra s’acquitter d’un Forfait Post-Stationnement (FPS) qui constituera une indemnité forfaitaire et non une sanction administrative. C’est beau non ? Mais attention ce sera plus cher. Eh oui, l’esprit de la loi est d’inciter au paiement par le biais de tarifs dissuasifs en cas d’irrégularité. Et comme le service de contrôle sera confié en délégation de service public à des entreprises privées, vous pouvez compter sur la célérité des nouvelles pervenches pour vous glisser un papillon sous l’essuie-glace.
Les recettes de stationnement mais surtout celles de verbalisation, pardon de post-stationnement, pourraient dès lors peser leur poids dans les finances municipales. Une vision très française de la chose fondée sur le non-respect de la règle comme créateur de valeur. Ironie suprême, la recette collectée sera destinée à financer les transports doux ainsi que toutes les mesures susceptibles de faire baisser le niveau de pollution dans les communes. Si les automobilistes en venaient à s’acquitter de leur dû, peu de pistes cyclables ou de trottoirs accessibles car peu de financement.
La concertation avec les habitants des centre-villes est très souvent délaissée lorsqu’on en vient à parler stationnement. Ce qui ne manque généralement pas de mécontenter très fortement riverains et commerçants et donne lieu à d’épiques passes d’armes. Gageons cependant que cette fois les édiles devront faire l’immense effort de s’emparer du sujet et d’oser l’aborder face à leurs électeurs-citoyens. Bouter la voiture hors des villes en lui faisant payer son arrêt plus cher que son déplacement est une idée qui ne manque pas d’audace à condition de proposer de véritables solutions de remplacement. 2017 sera l’année du stationnement, je vous le dis, et l’automobiliste contrevenant va devenir encore plus précieux pour les finances publiques.
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