Nice ouvre la voie du “sans contact” aux collectivités
par Luc Bernard Le “Near Field Communication”, ça vous parle ? Cette technologie sans contact a entamé il y a deux semaines à Nice une véritable révolution de la vie quotidienne des citadins. Les collectivités françaises sont toujours friandes de nouvelles technologies. Et pour le coup, la cité niçoise frappe fort. Elle est sans doute aujourd’hui en Europe la première ville… de demain ! Payer sa baguette de pain avec son téléphone portable, ça en ferait sourire plus d’un. Pourtant, c’est une pratique qui est amenée à devenir une banalité dans les semaines à venir grâce aux mobiles équipés de la “communication en champs proche”. Quelques 500 magasins et boutiques niçois sont déjà équipés du matériel adéquat pour une volonté d’en voir environ 3000 à la fin de l’année. N’en déplaise à Steve Jobs et son Ipad, le meilleur ami des Hommes semble bel et bien être le téléphone mobile : appareil photo, agenda, boîte mail, jeux et même de la bureautique, tout y était déjà… ou presque ! Car c’est bien le plus petit des appareils mobiles que les collectivités souhaitent développer. Et pour développer, ça développe ! Nice sera la première ville en Europe à bénéficier de cette technique Grâce à la volonté de la communauté urbaine Nice Côte d’Azur de faire de cette collectivité une “zone-test” et de lancer la technologie “sans contact” dans une ville, les téléphones mobiles de ses citoyens viennent de gagner en fonctionnalité. Acheter son titre de transport et le valider dans le bus, obtenir des informations sur les monuments en passant devant, remplacer l’audioguide des expositions, autant de nouveautés qui transforment les téléphones portables actuels en ce qui pourrait se définir comme des mobiles 2.0. Plus de 3000 téléphones NFC ont été commandé par la communauté urbaine en partenariat avec les trois opérateurs de téléphonies mobiles, Orange, SFR et Bouygues. Chacun des trois fournira le matériel pour les 3000 clients volontaires qui le testeront en avant-première. L’inauguration de l’opération “Nice sans contact” a eu lieu le 21 mai dernier dans les 500 premières boutiques équipées du système. Christian Estrosi, ministre de l’industrie et maire de la ville, était évidemment le chef d’orchestre. “Nice sera la première ville en Europe à bénéficier de cette technique” se ventait-il pendant l’inauguration. De nom, “Sans contact”, “Near Field Communication” ou encore “Communication en champs proche”, cela ne parle probablement pas beaucoup. Et pourtant, il s’agit d’une technologie déjà très utilisée dans les cartes de transport en France telle que les “pass navigo” et courante au Japon. Elle correspond simplement à une conexion ne nécessitant pas de contact physique entre l’émetteur et le récepteur, bien que ceux-ci doivent se situer à une faible distance. La fin des pièces de monnaie et des cartes bleues ? Avec l’apparition du NFC sur le sol européen, une question subsiste quant à l’avenir de nos pièces de monnaie, mais surtout de nos cartes-bleues, moyen de paiement préféré des français. Car depuis le 21 mai, il est possible à Nice de régler certains achats de moins de 20 euros avec son téléphone. Si téléphone rime avec café, avec journal, course, repas, mais aussi avec coiffeur, c’est à dire toutes les petites dépenses quotidiennes, avec quoi va rimer “monnaie” ? Quid alors de la carte-bleue. Pour le moment, seuls les achats de moins de 20 euros sont possibles avec les téléphones NFC. Il n’y a même pas besoin de code, un peu à l’instar d’une carte monéo. En revanche, pour les achats d’une somme supérieure, il faudra attendre. La carte bancaire reste donc dans le coup, mais pour combien de temps encore ? Si cette technologie est toute nouvelle et doit encore faire ses preuves, l’engrenage du “sans contact” semble bien enclanché. Si celui-ci parvient à ses fins, cela dénotera une métamorphose complète de certaines de nos manières de vivre. Aucune véritable raison de s’y opposer Alors sous cet aspect révolutionnaire et moderne, quelles en sont les failles ? À prori aucune : on gagne du temps et c’est plus pratique. Que demande le peuple ? Quelques personnes doivent pourtant s’en inquiéter, les véritables accros de l’achat. L’action de taper son code bancaire sur une machine pouvait constituer un frein pour certains, notamment celui de voir la somme qui va être débitée. Avec le “sans contact”, ce frein n’existe plus. Méfiance méfiance !
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