Les grandes villes encore très minoritaires sur Facebook
N’en déplaise à certains, Facebook n’est pas un phénomène de mode. Avec plus d’un demi milliard de membres dans le monde et 20 millions en France, c’est une réalité sociale et économique. Les entreprises ne s’y sont d’ailleurs pas trompées : elles investissent désormais massivement la plateforme pour communiquer auprès de leur cibles. Qu’en est-il des collectivités locales et notamment des grande villes françaises (+ de 100 000 hab.) ?! C’est à cette question que cette étude a entrepris de répondre en s’appliquant à recenser les Fans Pages « officielles » des municipalités quand elles existent. Et au delà, de voir l’état de l’offre existante en matière de Fans Pages indépendantes. Voici le résultat de cette étude menée par l’agence Adverbia et Hervé Pargue : pas folichon comme dirait Laurent Cabrol !
La mise à jour de l’étude ici !
Sur les 41 villes, seules 11 d’entre elles sont présentes sur Facebook par l’intermédiaire d’une Fan Page officielle, alors qu’il existe une multitude de Fans Pages indépendantes qui cumulent au total plus d’un million de Fans.
Un double constat
1 / Des municipalités encore très minoritaires sur Facebook
Les grandes villes sont encore très peu présentes sur Facebook : 25% d’entres elles seulement animent une Fan page (11 sur les 41 villes de plus de 100 000 habitants).
Parmi les municipalités présentes, on retrouve Paris, Toulouse, Grenoble, Besançon et Strasbourg mais ni Marseille, Lyon ou Bordeaux. Lille, Orléans ou Montpellier ne sont davantage présentes.
2 / Des pages indépendantes fédérant chacune plusieurs dizaines de milliers de Fans
Un rapide tour d’horizon montre que les Fans Pages indépendantes sont nombreuses : pas une ville qui n’ait au moins une ou deux Fans Pages qui lui sont consacrées ! Ainsi, Metz, Villeurbanne, Montpellier en compte deux chacune. Amiens, Bordeaux et Dijon en compte 3 chacune. Le record du nombre de Fans pour une page indépendante étant détenu par Marseille suivi par Toulouse, Bordeaux et Lyon.
Palmarès des Villes ayant le plus de Fans
Si on met Paris de côté, c’est Besançon qui arrive bonne première en nombre de Fans sur sa page publique avec 19 471 Fans. Bel exploit pour la cité bisontine qui reste fidèle à sa réputation de pionnière en matière de TIC. Besançon est suivi par Grenoble (+ de 18 000 fans) et Rouen (15 788).
VILLE
NOMBRE DE FANS
1
Besançon
19 471
2
Grenoble
18 902
3
Rouen
15 788
4
Saint-Étienne
5344
5
Toulon
4154
6
Toulouse
1668
7
Clermont-Ferrand
1490
8
Strasbourg
1045
9
St Denis de la Réunion
716
10
Villeurbanne
211
11
Montreuil
138
Palmarès des Fans Pages indépendantes
VILLE
NOMBRE DE FANS
1
Marseille
258 856
2
Toulouse
135 303
3
Bordeaux
102 449
4
Lyon
100 707
5
Lille
86 044
6
Montpellier
78 584
7
Strasbourg
58 664
8
Nantes
48 276
9
Nice
41 589
10
Paris
28 043
11
Nancy
25 945
12
Brest
25 630
13
Caen
23 276
14
Perpignan
21 455
15
Metz
19 988
16
Angers
19 144
17
Grenoble
18 902
18
Rennes
18 026
19
Tours
17 364
20
Rouen
15 788
21
Saint-Étienne
13 789
22
Amiens
12 778
23
Clermont-Ferrand
11 887
24
Dijon
11 301
25
Le Mans
11 251
26
Nîmes
10 840
27
Le Havre
10 315
28
Toulon
6 235
29
Reims
5763
30
Orléans
4578
31
Besançon
4323
32
Montreuil
3739
33
Limoges
3719
34
St Denis (93)
3190
35
Boulogne Billancourt
3034
36
Argenteuil
3004
37
Villeurbanne
2981
38
Aix en Provence
2796
39
Mulhouse
2723
40
St Paul de la Réunion
2574
41
St Denis de la Réunion
1172
Analyse : des membres de Facebook tout à fait disposés à «aimer» leur ville
L’adhésion aux Fans Pages indépendantes montre que les membres de Facebook sont prêt à « aimer » leurs villes : ville d’origine, ville d’habitation ou destination touristique. Les publications des membres sur les Murs montrent souvent des signes spontanés d’attachement à la Ville, voir même parfois une fierté d’y habiter ou d’en être originaire. Les Villes touristiques, quant à elle, voient aussi une adhésion assez forte que l’on peut imaginer associée aux séjours de vacances.
Alors même que les internautes sont là (près de 20 millions de Français sur Facebook) et les attentes manifestes, les municipalités répugnent à faire le grand saut dans le bain du plus grand réseau social au monde.
La souplesse partisane aidant, on aurait pu croire les Maires plus présents en tant qu’hommes (ou femmes) politiques. Il n’en est rien ! 9 sur 41 d’entre eux seulement animent une Fan Page.
3 bonnes raisons pour les municipalités d’être présentes sur Facebook
1. Fish Where the Fish are
Avec bientôt 20 millions de membres français sur Facebook, il est peut être temps de se pencher sur ce qui est désormais une réalité sociale, non ?
2. Développer une communication de proximité
Sur Facebook vous aurez l’occasion de vous adresser à vos concitoyens de manière moins institutionnelle, plus simple et pratique. Il faut pour cela bien sûr rompre avec 30 ans de communication territoriale.
3. Vous avez beaucoup à gagner à engager la conversation
De manière inédite dans l’histoire des collectivités, le feedback des citoyens et usagers peut beaucoup plus facilement remonter sur un Mur de Fan Page. C’est une réelle opportunité pour améliorer le fonctionnement des services à la population. Enfin, solliciter la participation des internautes n’est-ce pas ce que tous les politiques entendent faire au travers des dispositifs de démocratie participative ?
Partis pris méthodologique
Cette étude a été réalisée entre le 22 et le 28 novembre. Les chiffres présentés ne constituent donc qu’une photographie à un instant T. Il est probable que le nombre de Fans ait déjà fluctué sur les pages.
Nous avons effectué les recherches sur Facebook et Google à partir de deux requêtes : « Nom de la Ville » ET « Ville de …. »
Nous n’avons recensé que les Fans pages et non les profils perso. Ceux-ci étant limité à 5000 amis, ils constituent un format totalement inadapté pour une ville de + de 100 000 hab.
En ce qui concerne les Fans Pages indépendantes, nous n’avons recensé que celles dont la dénomination pouvait laisser entendre qu’elles étaient institutionnelles.
Un mot sur l’Association villes et régions de France
Cette pseudo association a créé un nombre significatif de Fans pages de collectivités locales (grandes villes et Régions) mais qui se cachent derrière l’AVRF ?!
1. Une recherche sur l’annuaire des associations (http://www.refasso.com ) montre que celle-ci n’existe même pas ! On n’en trouve trace nulle part.
2. Une recherche sur le nom de domaine sur Whois.com ne donne pas plus de résultat : l’identité du propriétaire est caché !
3. Lorsque l’on visite leur pseudo site (qui se résume en fait à une page !) www.association-villes-et-regions-de-france.com on se rend compte qu’il n’y a aucun moyen de les contacter ! Étrange pour une association qui prétend fédérer des communautés !
Bref, tout laisse à penser que les motivations des personnes « cachées » derrière cette vraie-fausse association ne sont pas aussi honorables qu’elles ne voudraient le laisser penser… S’agit-il d’un parti politique, d’une agence de communication qui avance masqué(e) ?! Rien ne permet de le dire et d’ailleurs, les pages créées ne sont même plus animés.
Auteurs de l’étude
Ont participé à la réalisation de cette étude :
Virginie Mahé (@virginemahe sur Twitter)
Romain Santiago
Ils en parlent…
20 minutes – Strasbourg (7 décembre 2010)
Bonjour,
Les villes qui ne sont pas sur Facebook renvoient-elles sur des pages indépendantes de fan ?
Oula !
Quand les 3 695 fans de La Rochelle vont voir qu’ils n’occupent pas la 34e place de votre classement …:-)
A moins que ce ne soit une page officielle …
N’oubliez pas Montbéliard (25200) avec ses 5675 fans pour une ville de 27 000 habitants 😉
Merci à tous pour vos retours par mail ou dans les commentaires. Nous ne sommes pas à l’abri d’un oubli, merci donc pour vos contributions. On nous a même signalé le cas d’une page “volée”, Hervé va donc mener sa petite enquête…
Bonjour,
Il y a effectivement quelques manques… et mon sang n’a fait qu’un tour en lisant que Bordeaux n’était pas présente sur Facebook : nous avons un profil officiel avec 4400 amis !
Et comme nous arrivons au nombre maximum d’amis, il y a près d’un mois, nous avons créé une page officielle de “Fans” (500 fans) : http://www.facebook.com/pages/Bordeaux-ma-ville/106554572747646#!/pages/Bordeaux-ma-ville/106554572747646
A noter : Bordeaux est aussi sur Twitter, 2e ville française en nombre de followers (derrière Toulouse).
Nous ferons mieux la prochaine fois.
Bonjour,
En tant que responsable multimédia de la ville de Strasbourg, je suis surpris du peu de sérieux de cette étude et de la manière dont elle a reprise dans la presse ce matin. A aucun moment, nous n’avons été sollicité pour indiquer nos choix éditoriaux et sur la manière dont nous gérons les réseaux sociaux à Strasbourg. De plus il y a de nombreuses inexactitudes (voir Bordeaux et Montbéliard). Joli coup de pub pour votre agence M. Pargue et une balle dans le pied… Faites beaucoup mieux la prochaine fois !
@David Prélat
Bonsoir,
Avoir créé un “profil officiel” était – permettez moi – une erreur stratégique de départ. Les profils sont en effet réservés aux “humains” comme le précise FB dans ses CGU et le réseau social pourrait très bien le faire disparaître du jour au lendemain… si plusieurs petits malins s’amusaient à “signaler un abus” par exemple !
Il était grand temps de créer un page, donc. Maintenant cette fan page ne date que du 10 novembre et reste introuvable sur FB sur les mots clés “Bordeaux” et “ville de bordeaux”. Cela va surement s’arranger mais il y a pour l’instant un problème de référencement, dû à la nouveauté de la page. Tout comme il y a un potentiel énorme lorsqu’on voit que la page non officielle fait plus de 100.000 fans ! En tous cas vous êtes cette fois sur le bon chemin, je n’en doute pas 🙂
Et sur Twitter, non seulement la ville de Bordeaux n’a pas à rougir, mais nous la citons régulièrement en exemple… bravo !
PS : précision utile, les (rares) “profils” de villes n’ont donc pas été comptabilisés dans l’étude. On ne parle ici que des “pages”.
@Bergmiller Pierre
Bonjour,
Hervé qui est au Web2 vous répondra lui-même à son retour mais permettez-moi de penser que c’est votre commentaire qui manque de sérieux !
D’abord, le parti pris de l’étude est le point de vue de l’internaute. Une démarche foncièrement “user centric” et c’est le choix de l’auteur de préférer constater l’existant que de contacter les services com’.
Ensuite, le focus sur Strasbourg dont vous parlez revient à la journaliste de 20Minutes. En résumé l’article (que nous allons mettre en ligne pour que chacun en juge par lui-même) reprend 3 points :
1 / la page officielle attire moins que d’autres pages indépendantes : çà c’est un fait. 1000 pour la page officielle contre 60 000 pour une page indépendante.
2 / “un accueil moins chaleureux”: Hervé Pargue faisait référence à l’onglet “charte” qui est une bonne idée mais dont la raideur du texte ne donne pas vraiment envie de publier.
3 / Les liens renvoyant exclusivement sur le portail de la ville. Là aussi, c’est un fait vérifiable : 100% des posts pointent sur strasbourg.eu (et qquns sur la chaine DM) et associé à çà, Hervé a seulement expliqué que le mode push exclusif avait ses limites et n’apportait pas de valeur ajouté sur FB. Ce que je ne peux qu’appuyer.
Bref, sur le fond, rien d’attaquable. Après sur la forme, je peux comprendre que votre susceptibilité ait été atteinte. J’en suis désolé. Maintenant sachez que le but n’est ni de “pointer les mauvais élèves” ni de faire la “pub” de qui que ce soit… mais de faire avancer le Schmilblick !
@Philippe : effectivement, les pages non citées que vous pouvez trouver sont des pages indépendantes…
@Jean : l’étude portait sur les villes de + de 100.000 habitants donc il est normal que Montbéliard (27 000 habitants) n’y figure pas… Maintenant, on ne peut que vous féliciter pour ce très bon score !
Ping : La revue de presse de ma-residence.fr | Informations locales
La ville de Collioure dans les Pyrénées Orientales et sa page officielle ont 4245 “fans”
https://www.facebook.com/pages/Ville-de-Collioure/314304493370
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