Le Web 2.0 : nouveau cheval de bataille du Parti Communiste Français
Deuxième site de parti politique créé après celui du Front National, l’adresse web du Parti Communiste plafonne à 5 000 visiteurs uniques par jour. Pas glorieux pour un parti de plus de 130 000 militants. Nouveau Secrétaire national, nouvelle stratégie Web ; c’est l’heure du grand nettoyage place du Colonel Fabien.
Lors de la prochaine Fête de l’Humanité en septembre prochain, le parti de Georges Marchais se jettera dans la bataille du Web 2.0 avec le lancement d’une plate-forme communautaire. À l’exception d’AlternaTV, la WebTV collaborative, rien n’avait été fait jusqu’à présent. Son nom et son fonctionnement restent un mystère ; on a donc besoin d’un petit éclairage. Pour nous en dire plus, Frank Mouly, membre de la direction nationale et responsable du réseau national d’information et communication électronique du PCF, a bien voulu répondre à nos questions.
blog-territorial. Pourquoi la création d’une plate-forme collaborative ? Qui l’a décidé ?
Frank Mouly. Après le précédent congrès (Ndrl : du 11 au 14 décembre 2008), l’une des pistes de travail avancée a été de réfléchir à un espace de dialogue sur Internet. L’objectif souhaité ici était de laisser s’exprimer des personnes ayant des combats nationaux ou locaux tels que la défense des services publics ou les problèmes des sans-papiers. Nous ch erchons aussi à montrer ce que font les communistes qui, malheureusement, sont absents des médias traditionnels. La plate-forme que nous allons lancer doit être un bien commun de notre organisation.
Les organisations politiques doivent se transformer
blog-territorial. La création de cet outil, est-ce une réponse à la crise du politique ?
Frank Mouly. En ce moment, il y a tout un débat pour savoir si les organisations politiques sont dépassées. Je pense qu’elles ne le sont pas mais il faut qu’elles se transforment, qu’elles se rénovent. Les partis où c’est le chef qui décide et les militants qui distribuent les tracts en bas, ça c’est dépassé. Et, en même temps, le réseau informel a besoin d’être organisé et doit avoir un cadre commun. Par la plate-forme, nous cherchons donc à concilier une « centralité » et un maximum d’autonomie, de l’accélération à la base ; un peu comme la fête de L’Huma. Dans l’objet que l’on conçoit, chacun va pouvoir construire au grand jour son propre réseau, son propre groupe de travail.
Vous êtes le média
blog-territorial. Pouvez-vous nous décrire la plate-forme collaborative en quelques mots ?
Frank Mouly. Pour ce qui est de son nom, il doit prochainement être décidé par la direction nationale. On veut surtout éviter de créer un label qui soit repoussoir pour certains. La plate-forme aura deux cœurs battants. Le premier est de donner aux organisations, fédérations, sections, le moyen de s’exprimer et de relayer nos campagnes de communication. On veut prendre un tract, le travail sur un sujet précis d’une section, il suffit de le faire glisser dans le panier et c’est bon ! Le second est de permettre aux militants, aux sympathisants, à tous ceux qui le souhaitent de s’associer à ce travail, de créer leur propre site et de pouvoir créer un réseau en adhérant à un groupe avec ceux qui partagent les mêmes centres d’intérêt. Nous voulons leur dire à tous « Vous êtes le média ».
blog-territorial. Que pensez-vous des plates-formes des autres partis politiques ? En quoi votre démarche serait innovante ?
Frank Mouly. À vrai dire, je les connais assez mal, à l’exception de . Je ne veux pas en dire du mal car elle a pour but de créer de l’initiative militante. D’après ce que j’en sais, ça ne fonctionne pas très bien mais, pour autant, je ne suis pas sûr qu’ils font fausse route. Ce qu’on veut éviter à tout prix, c’est la logique d’un parti « presse bouton » avec des fantassins qui vont tel jour, telle heure, à tel endroit, une armée de militants. On a notamment puisé notre inspiration dans le rapport de Terra Nova sur la campagne Obama. Elle a su organiser un travail de masse, de conviction, dans la proximité.