La Ville relationnelle

Vers la Ville relationnelle : comment favoriser à travers notre corps en mouvement dans la ville du Dehors le lien avec nous-mêmes, avec les autres et avec le Vivant ?

 

A l’aube d’une nouvelle décennie marquée par une pandémie d’une ampleur inédite comportant des phases successives de confinement ou semi-confinement qui ont impacté fortement et durablement nos modes de vie, et en particulier notre relation à notre liberté de mouvement, il est plus urgent que jamais de trouver un chemin qui concilie la quête individuelle du bien-vivre avec la quête collective de résilience économique et écologique, de santé, de cohésion sociale et intergénérationnelle.

Renforcer la qualité de la relation à soi-même – son corps autant que son esprit -, la relation aux autres, la relation à la nature et au vivant en ville au sens le plus large du terme sont autant de dimensions du bien-être citoyen qui seront au front des politiques publiques qui régissent l’aménagement urbain afin de garantir une ville plus saine, plus vivable et surtout plus vivante : en un mot, plus durable.

Ce nouveau paradigme relationnel se résume par le mot « care » : l’idée de prendre soin dit bien que la relance de la machine qu’est la Ville fonctionnelle ne suffira plus à garantir un développement urbain harmonieux répondant aux nouvelles demandes sociétales : le monde de l’Après ne pourra pas faire l’impasse sur la Ville relationnelle.

Ce nouveau cadre de vie urbain à réinventer privilégiera 7 figures idéal-typiques de la ville qu’il nous faudra co-construire ensemble, au plus près des nouvelles attentes, des nouveaux besoins et des nouveaux désirs des citoyens. Ces villes idéal-typiques sont la Ville de la Rencontre, la Ville du Dehors, la Ville amie de toutes les générations, la ville du Faire et du Tiers solidaire, la ville de la Surprise, la Ville comestible et commensale et la Ville de la Nuit et du Weekend.

Pour déployer toute la puissance de ces diverses figures d’un nouvel art de vivre ensemble, la Ville relationnelle s’appuie toujours sur les contours de la ville du Dehors : une ville où le bien-être obtenu par la pratique plus régulière d’une activité physique et le choix plus fréquent des déplacements à pied et à vélo et des activités réalisées en plein air, cheveux au vent, n’est pas détachable de la fabrique du vivre-ensemble, ni de l’immersion dans cet environnement naturel plus large dans lequel tout environnement urbain doit in fine venir s’inscrire. La ville qui résistera le mieux aux futures crises sera ainsi celle qui aura appris à «prendre soin » et qui adoptera le « care » comme mode de fonctionnement « par défaut » pour orienter ses politiques urbaines.

Pour aller plus loin sur la notion plus opératoire de comment fabriquer cette ville, notamment en travaillant sur la transformation d’une portion du capital viaire en rues relationnelles :

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Sonia Lavadinho

Anthropologue urbaine et géographe, Sonia Lavadinho est la fondatrice de Bfluid, un cabinet spécialisé dans la recherche & prospective en mobilité et développement territorial durables, qu’elle dirige depuis 2012. Sonia Lavadinho co-rédige actuellement avec Yves Winkin et Pascal Lebrun-Cordier un ouvrage intitulé « La Ville relationnelle », à paraître en 2021.

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