La ville durable expérimentée par les DIVD
Faire naître la ville durable de demain. C’est l’objectif d’un large programme initié par l’Etat, qui vise à transformer des projets urbains en de véritables vitrines du savoir-faire français.
En 2015, les ministères de la Transition écologique et solidaire et de la Cohésion des territoires lançaient un appel à projets intitulé « Démonstrateurs industriels pour la ville durable » (DIVD). La démarche, inédite à plus d’un titre, repose sur un partenariat public/privé. L’objectif est d’encourager l’innovation sur les territoires urbanisés afin de répondre aux enjeux du développement durable et du bien-vivre en ville.
Afin de réunir les conditions propices à l’innovation, le dispositif est constitué de groupements public-privé. Il s’agit d’assembler, aux côtés d’opérateurs publics, des partenaires aux compétences très diverses allant de la startup au groupe du CAC 40, regroupées au sein de consortiums. Dans le cadre de ce programme, 21 projets ont été retenus dans toute la France pour expérimenter des innovations sur des zones urbaines. Ils ont pour ambition de faire émerger des solutions pour la ville de demain, dans l’objectif de réduire l’impact environnemental des villes, créer des services urbains innovants, et encourager la participation citoyenne dans la fabrique urbaine. Les innovations portent donc sur la technologie, mais aussi sur la dimension sociétale et organisationnelle du bien-être en ville.
Lever les obstacles à l’innovation
Si le programme est inédit, sa méthode l’est tout autant. Les projets bénéficient du soutien de l’Etat pour une durée de 5 ans, grâce à un accompagnement par les services publics locaux, une aide financière et la valorisation des projets, mais aussi grâce à un affranchissement des normes en vigueur. Certaines innovations ne peuvent être expérimentées en l’état actuel de la loi. C’est pourquoi les lauréats DIVD sont suivis par des équipes ministérielles qui mettent en œuvre des dérogations au code de l’urbanisme, au code de la construction et de l’habitation ou encore au code des marchés publics.
Une navette électrique autonome est par exemple testée à la Confluence, le quartier lyonnais au cœur du projet Eurêka Confluence, ou encore la construction de bâtiments énergétiquement autonomes. Des solutions d’économie circulaire à grande échelle sont de même expérimentées pour dépolluer d’anciennes terres industrielles et les recycler en matériaux de construction. A Bordeaux, le projet des 2 tours en bois du programme Bordeaux Euratlantique Living Lab a été présenté récemment à la filière du bois lors du congrès Woodrise. De son côté, la RATP expérimente à Marne-la-Vallée, dans le cadre du projet Descartes 21, une flotte de vélos électriques dont les bornes fonctionnent à l’énergie solaire.
Parallèlement à ces expérimentations urbaines, le programme travaille à la levée des obstacles contraignant l’innovation. Les partenaires des différents projets se réunissent régulièrement au sein de groupes pour identifier les verrous et contraintes freinant l’émergence des innovations en vue de faire évoluer les réglementations. Plusieurs thèmes sont abordés tels que la mutualisation de l’énergie et des réseaux électriques, la circulation des données privées et publiques, les outils contractuels liés à l’innovation, la gestion de déchets par l’économie circulaire, ou encore les business model.
Cette démarche inédite aussi bien par l’ambition que par la méthode vise avant tout à valoriser l’excellence du savoir-faire français en matière de ville durable et à créer de nouveaux pôles d’attractivité urbaine.
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