Et si les EPCI remplaçaient les Conseils départementaux ?

C’est parti, les Préfets font leurs présentations des Schémas Directeurs de Coopération Intercommunale (SDCI). Et bien entendu ça grince chez de nombreux élus. Ça grince sur la fiscalité, ça grince sur les délais de mise en oeuvre, ça grince sur les rapports communes/EPCI et ça grince sur les enjeux politiques locaux.

2010 : 2611 EPCI

2014 : 2145 EPCI

2015 : 2133 EPCI

2017 : 1400 EPCI ?

Le tout dans un silence assourdissant pour les citoyens, nul n’ayant pris la peine de leur expliquer concrètement ce que cette réforme pourrait changer pour eux. Pourquoi ne pas leur dire que ces intercommunalités gigantesques qui vont naître auront une puissance telle qu’elles pourront envisager de remplacer les Conseils départementaux dans certains lieux ? A titre d’exemple, dans le Cotentin le Préfet a présenté un intercommunalité de 210 communes et 250 000 habitants.

Pourquoi se contenter de présentations à la sauvette et somme toute bien faites aux confins de sites Internet ? Pourquoi exclure la parole citoyenne de cette réforme en sachant pertinemment que ces EPCI vont ensuite se doter d’identités, de noms, de logos, et devront ramer pour expliquer qui ils sont et à quoi ils servent ? Et qu’ils mettront des années à faire comprendre leurs compétences.

Il reste 1 an pour ne pas créer de nouveaux OVNIS institutionnels et éloigner un peu plus les habitants de leurs représentants et des institutions. Un an pour faire des réunions publiques, un an pour communiquer sur le sens de la réforme, un an pour expliquer qu’on n’ajoute pas une couche au mille-feuille administratif français. Un an pour que les citoyens qui redeviendront des électeurs une année plus tard ne se sentent pas floués mais responsables.

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Olivier Genevois

Elevé à la pub des 80′s, biberonné au réalisme du marketing, enthousiasmé par les questions globales liées à la Cité, j’ai co-fondé Sennse avec ce joyeux mélange d’aspirations personnelles et de savoir-faire professionnel. Depuis plus de 25 ans je décortique ainsi les enjeux techniques et politiques des institutions, je réponds aux questions très concrètes des opérateurs de transport, je partage les réflexions d’avenir des urbanistes, je me confronte aux exigences divergentes des usagers-consommateurs-citoyens.

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