Dynamique urbaine et grand stade
2016 verra donc les meilleures équipes de football européennes s’affronter dans les stades français. Des stades dont certains ne sont pas encore construits et constituent ainsi les bases théoriques d’une véritable dynamique urbaine à mettre en place pour les autorités locales.
Car si un Grand Stade recèle les ingrédients du succès, il peut aussi s’avérer un échec plus ou moins retentissant après le coup de sifflet final de la compétition phare qui l’a fait sortir de terre.
Un exemple caractéristique demeure celui du Stade de France à Saint-Denis (93) dont on ne peut pas vraiment dire qu’il ait entrainé ses alentours dans son sillage victorieux de 1998. Plus de 12 ans après le sacre de l’équipe de France de football, aucun club résident de quelque sport populaire qui soit ne l’honore de sa présence régulière et les quartiers attenants n’ont pas réellement bénéficié d’une dynamique économique ou sociale.
Mais revenons aux projets 2016 : concernant les “Grands Stades”, la commission “Grands Stades Euro 2016”, présidée par Philippe Seguin,a recensé quatre projets de création nouvelle (Lille, Lyon, Nice, et Strasbourg), quatre projets de rénovation profonde (Lens, Marseille, Saint-Etienne et Nancy) ainsi que des aménagements possibles directement liés au dépôt d’une candidature française à l’Euro 2016 (Nantes, Rennes, Bordeaux, Toulouse)”.
Son rapport indique par ailleurs que le Stade de France “aura lui aussi besoin d’une adaptation”.
En outre, un projet pour le Parc des Princes devrait être dévoilé au début du mois de janvier.
Tout cela promet du sport avant l’heure et devrait attiser de multiples ambitions urbaines… Notons que Strasbourg vient d’ores et déjà de retirer sa candidature pour des raisons financières. Le stade de La Meinau devait être reconstruit et sa capacité d’accueil étendue de 24.000 à 36.000 places assises. Le coût de cette opération était évalué à 160 millions d’euros, une charge beaucoup trop lourde pour le club local qui a été rétrogradé en National. Les élus de la CUS et de la ville espéraient un coup de pouce de l’Etat et de la Ligue de Football Professionnel : il n’en sera rien.
“Aucune suite n’a été donnée par le président de la République, le gouvernement et la Fédération française de football à la situation particulière de Strasbourg”, déplorent Roland Ries et Jacques Bigot. Et bien entendu, ça gronde.
A mon avis, nous n’avons pas fini d’entendre parler des Grands Stades dans les mois qui s’annoncent.
Olivier Genevois
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