Facebook : générateur ou destructeur social ?

Créé en 2004, Facebook dépasse aujourd’hui les 350 millions d’utilisateurs. Plus de 11 millions de français y sont inscrits! Dépassé par ce succès fou, la plate-forme en devient difficilement contrôlable et les dérives s’y intensifient. Ces dernières, plus ou moins cocasses, montrent de manière publique une utilisation de la plate-forme très différente de celle prévue à l’origine.
D’une part, ce réseau social offre une véritable caisse de résonnance aux jugements de valeur et insultes avec parfois l’apparition de groupes extrémistes. D’autre part, Facebook mélange sphère professionnelle et vie privée parfois aux dépens des utilisateurs de la plate-forme.

Facebook dans la réalitéKoreus

Rapide et efficace pour développer son environnement social, Facebook semble aussi l’être pour diffuser toutes sortes d’informations parfois très comiques. Théoriquement interdit pas les articles 3.7 et 3.10 des conditions Facebook, nul ne semble prêter attention à la nature de certains groupes. Parmi ceux-ci, citons par exemple ceux à consonance homophobe. Avec l’assurance d’être publié sur un réseau composé de plus de 300 millions d’utilisateurs, pourquoi se priver? Nicolas Canut, lycéen qui cherche à faire bannir ces groupes homophobes de la plateforme tente de sensibiliser les internautes sur ces dérives.

Autrement, si vous êtes plus extrémiste qu’ homophobe, ce n’est pas un problème. Facebook n’est qu’une image de la société, il existe donc déjà des groupes pour cela. Le président de la république, Nicolas Sarkozy, est fortement caricaturé voire dénigré, notamment avec plusieurs demandes de mise à mort par guillotine. L’intéressé appréciera sans doute ! Si l’on suit l’actualité de Facebook, tout cela paraît bien normal !

Autre illustration cette fois risible des dérives de Facebook: “l’affaire Kevin Colvin”. Il s’est vu “offrir” un billet direct pour pointer au pôle emploi car il a vraisemblablement oublié que son patron se trouvait dans ses contacts. Ce dernier n’a pas apprécié d’apercevoir le profil “Super Soirée” de Kevin, alors que celui-ci était sensé être en “urgence familiale”.

Big Brother is watching you !

Le statut n’est pas le seul danger sur Facebook. Les entreprises se font également un malin plaisir d’épier les photos Facebook de leurs employés afin de découvrir leurs éventuels faux pas. “Big Brother is watching you” ! Dans la veine du re-make du roman “1984“, pointant du doigt la menace d’une société totalitaire contrôlant les moindres faits et gestes des citoyens, il est fort imprudent de poster des photos sur ses vacances aux sports d’hiver alors que le dit employé de la société est officiellement en “arrêt maladie” pour dépression. Amusant mais bien réel comme en témoigne Flavien Neuvy sur Paperblog.

La méfiance est par conséquent de rigueur concernant cette plate-forme, car les compagnies d’assurances y vont aussi de leur ingérance dans la sphère privée de leurs adhérents. En créant des profils sous des noms lambda, les assureurs vont eux aussi exploiter le réseau pour espionner leurs assurés. Mieux vaut donc éviter de publier des photos en compagnie de son conjoint lorsqu’on demande des allocations à son assureur parce qu’on élève des enfants seuls, comme nous le rèvele le Figaro du 25 novembre 2009.

Malgré ces dérives, il est quand même remarquable de constater la manière dont Facebook a explosé en cinq ans. Mais ce qui étonne, c’est le manque de réactivité des fondateurs en ce qui concerne les débordements. Car lorsque l’on sait qu’ils ont réussi à faire passer leur “petit réseau scolaire” en un véritable “réseau des réseaux”, leur réaction face aux problèmes fait contraste. Devant ce “boom” médiatique, les fondateurs se doivent donc de prendre leurs responsabilités. D’autant plus que le rythme de développement de la plateforme ne fait que s’intensifier, à l’heure où celle-ci est en passe de devenir les nouvelles “pages jaunes du Web 2.0”.

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