Non, Twitter n’attire pas (tous) les ados
Beaucoup aiment à penser que Twitter, à la manière de Facebook, va un jour se démocratiser, devenir “mainstream“, et apporter avec cette popularisation son lot d’adolescents. Certains d’entre eux voyaient ce phénomène se dérouler dès 2011, mais en ce milieu d’année, Twitter n’est toujours pas populaire chez les ados.
Cet article, publié en février 2011, prédisait que Twitter allait connaître un essor remarquable durant l’année 2011, notamment grâce à l’arrivée en masse d’adolescents sur ce réseau social. L’auteur basait ses prédictions sur deux hypothèses, à mon sens contestables :
– Premièrement, les ados ont besoin de leur espace personnel. En effet, Facebook étant devenu bien trop célèbre, même leurs parents sont devenus leurs “amis” sur le réseau. Pour retrouver cet espace intime perdu, ils devaient migrer sur un autre réseau social : Twitter.
– Deuxièmement, les SMS seraient devenus “ringards” et à la différence de Twitter, ils ne permettent qu’une communication “One-to-One”.
Tentons d’expliquer pourquoi ces hypothèses sont discutables.
Dire qu’avoir “Papa et Maman” en amis sur Facebook étouffe les ados est une méconnaissance du premier réseau social mondial. Or, Facebook a pensé à tout, car il donne la possibilité de créer des listes d’amis, ce qui permet aux utilisateurs de bloquer l’accès à certaines informations (photos, vidéos, intérêts…).
Cette fonctionnalité, présente sur le réseau depuis un moment, met à mal l’idée selon laquelle Facebook ne permettrait plus d’avoir son espace “à soi”. Les jeunes, en tous cas, l’ont bien intégrée.
Le SMS est devenu « ringard » ?
Un argument étonnant, étant donné les multiples offres des opérateurs de téléphonie mobile qui misent beaucoup, et ce depuis plusieurs années, sur le concept du “SMS illimités”. Expliquer que Twitter va se développer car le SMS ne permet qu’une communication entre deux personnes maximum est déplacé, puisqu’il s’agit là de la fonction principale du SMS. Sans parler de l’intimité qui est bien plus réelle que sur Twitter.
En 2010, un adolescent envoie en moyenne 182 SMS
par semaine
Que dire également du rapport du CREDOC pour l’ARCEP sur “La diffusion des technologies de l’information et de la communication dans la société française” qui montre qu’en 2010, un adolescent envoie en moyenne 182 SMS par semaine contre 90 en 2009 ?
Néanmoins, soyons clairs, si Twitter ne s’est pas développé comme prédit, cela tient surtout à un ensemble de phénomènes socio-culturels qui font que ce réseau social n’attire pas les adolescents. Il peut paraître étrange effectivement que Twitter ne séduit pas les jeunes, tant il est vrai que ce système de “micro-blogging” est proche d’un SMS. Deux éléments peuvent expliquer ce manque Du finner mange av spilleautomatene her. de popularité chez les ados.
Tout d’abord, il faut savoir qu’il est dans la culture de Twitter d’être l’un des principaux relais de l’information sur Internet. Il suffit pour cela de regarder le nombre impressionnant de tweets qui est émis lors d’évènements importants. Depuis sa création en 2006, Twitter a progressivement construit un lien étroit avec l’actualité et peine à s’en détacher.
Cependant, les ados ne sont pas assez attirés par l’actualité au point de se créer un compte pour suivre, minute par minute, ce qu’il se passe dans le monde, ce qui ne contribue pas au développement de Twitter. Là où les jeunes adultes sont attirés par l’instantanéité offerte par Twitter, les adolescents ne le sont pas, et préfèrent nettement rester sur Facebook.
Les ados sont trop jeunes pour s’intéresser uniquement à l’actualité, principal objet de Twitter
Ensuite, les adolescents n’ont pas de Twitter l’image d’un véritable réseau social. Pour eux, un réseau social est un espace où l’on partage ses activités et ses centres d’intérêts avec ses amis seulement. Ce qui est moins le cas sur Twitter. Même si ce succès n’est pas dû seulement aux jeunes, ces derniers permettent d’expliquer en partie la formidable expansion de Facebook, qui vient de franchir le cap des 700 millions d’utilisateurs.
Ce que ces deux éléments soulignent indirectement, c’est que les ados sont, surtout sur le Web 2.0, une cible d’autant plus importante à convaincre qu’elle est celle qui entretient le buzz : un réseau social sur lequel s’installent les jeunes est généralement promis à un bel avenir. Quoi qu’on en dise, Facebook domine très largement cette génération numérique, et n’en déplaise aux optimistes qui voient le nombre d’utilisateurs de Twitter augmenter, il reste au site de micro-blogging du chemin à faire avant de connaître un réel essor.
Que dire de Google+ ??? Selon vous, les ados auront ils la motivation de basculer de plate-forme sociale?
Bien cordialement.
En soi, Google +, s’il apparaît séduisant et épuré, n’apporte pas de fonctionnalités vraiment innovantes. Selon moi, si quelques jeunes passeront sur Google +, cela ne sera pas avant un long moment leur réseau social de prédilection. En effet, qui voudrait partager les mêmes informations sur un réseau social supplémentaire ? Les jeunes sont déjà bien installés sur Facebook, ils ont leur profil déjà bien rempli, leurs photos… Les convaincre de changer de plateforme sociale est, à mon avis, difficile, en tout cas pour l’instant. Mais après tout, nous parlons de Google, et nous savons qu’ils ont plus d’un tour dans leur sac … 😉
@Reinardo > La question est : pourquoi un ado irait sur un réseau social ou aucun de ses amis ne s’y trouve ? Avec qui va t’il partager des trucs ? En arrivant sur google+, il va y trouver 3 potes geeks et basta. Il va donc y rester quelques minutes pour ne jamais revenir.
@Clément > Google a plus d’un tour dans son sac ? Que fais tu de google wave et google buzz ?
Pour en revenir à l’article en lui même, je n’ai rien à ajouter, je suis totalement d’accord !
Je disais ça par rapport à sa capacité d’innovation bien sûr (quoi que, RIP Google Labs hein…). Mais là, j’ai tendance à penser que ce réseau social a un peu plus de chances que ses prédecesseurs. Déjà parce qu’il ressemble à Facebook, ensuite, par rapport au bruit que l’on fait autour. Il ne reste plus qu’à espérer que l’effet de surprise dure suffisamment longtemps pour attirer le plus d’utilisateurs possible, ce qui ne semble pas être le cas pour l’instant … (cf. cet article)
1/ Google Lab n’est pas mort, il est juste provisoirement stoppé.
2/ sur les 700 millions de comptes facebook, combien ne sont pas utilisés ou sont des doublons?
2/ Sur 100 personnes ayant un compte facebook, combien savent qu’il est possible de créer des groupes restreins? et sur ceux qui savent, combien savent réellement comment régler les bon paramètres?
En tout cas, suis d’acord sur la répartition par tranche d’age entre twittert et facebook…Je n’arrivait pas à le formaliser clairement jusqu’à la lecture de cet article !
Pourtant, le blog de Google lui-même annonce la fin de ses Labs, ce qui ne signifie pas, je suis tout à fait d’accord, la fin de toute innovation made by Google.
En ce qui concerne Facebook, je suis d’accord pour dire qu’il y des doublons, mais cela m’étonnerait beaucoup qu’ils représentent une si grande partie que ça. Cependant, un compte Facebook peu utilisé ne veut pas dire pas utilisé. Venir 2-3 fois par mois sur le site est comptabilisé comme un compte actif par Facebook, et cela ne me paraît pas étonnant. Par ailleurs, pour les listes d’amis, si le réglage des paramètres est plus complexe (et encore…) qu’un Google +, je pense que beaucoup d’utilisateurs le savent. Le simple fait d’accepter un ami sur Facebook fait de suite apparaître la possibilité de l’ajouter dans une liste.
Merci pour votre commentaire. 🙂