Grand Paris : l’heure de la métamorphose pour le périphérique ?
A son inauguration en 1973, le périphérique n’était vu par ses contemporains que comme une source de bienfaits. Seulement face aux nombreuses polémiques qu’il a suscité ces dernières décennies, la Mairie de Paris a décidé d’entamer une transformation de l’autoroute urbaine. Ceci, au travers d’un solide rapport nommé « Avenir du périphérique » construit en 40 propositions ayant pour ambition de faire du périphérique un véritable boulevard à la croisée des habitudes franciliennes et des volontés écologiques. Le moment est donc venu pour l’autoroute urbaine la plus empruntée d’Île-de-France d’opérer une véritable mue pour les dix prochaines années !
Vers un nouveau modèle de gouvernance du périphérique
Cette rocade urbaine de 35 km qui chaque jour voient circuler 1,2 million de véhicules fait aujourd’hui l’objet d’un ambitieux projet, présenté il y a quelques jours par la Mairie de Paris.
La Mission d’information et d’évaluation (MIE) de la Marie de Paris a ainsi présenté une liste comprenant une quarantaine de mesures sur l’avenir du périphérique parisien, visant en premier lieu à réduire la pollution sur cette axe routier. Le fruit de cinq mois de travail de la part d’un groupe d’élus parisiens qui va permettre le lancement de directives dès 2020 ! À commencer par l’évolution du mode de gouvernance du périphérique. Une première mesure qui implique la création d’une structure de coopération, de pilotage et de financement de ce vaste projet, regroupant les partenaires publics mais aussi les collectivités concernées. Il s’agira donc d’instituer un dialogue régulier entre Paris et les communes limitrophes, en créant une commission au sein de laquelle seront étudiés les projets visant à transformer le périphérique d’une part et les projets d’urbanisme à proximité d’autre part.
Ceci rendu possible grâce à la constitution d’un groupe de pilotage qui puisse associer les communes voisines et contribuer à la réflexion engagée par le Forum Métropolitain du Grand Paris dans le cadre de la consultation internationale sur le devenir des autoroutes, du boulevard périphérique et des voies rapides ou structurantes du Grand Paris.
Périphérique et mode de travail
Si l’évolution du mode de gouvernance du périphérique va s’avérer rapidement primordiale, la MIE stipule également dans son rapport que la réduction du nombre d’automobilistes qui empruntent ces voies l’est tout autant. Pour répondre à cette problématique, la Mission d’Information et d’Evaluation propose de faire passer au premier plan les solutions de travail à distance et de coworking mais aussi d’étendre l’utilisation des voies fluviales et ferrées pour le fret de marchandises.
En ce sens, il s’agit également de réduire les déplacements domicile-travail par le développant des centres de travail partagé dans les territoires de la Grande Couronne ; de transformer les infrastructures qui ne seront plus utilisées en lieux de logistique ou de fabrication et enfin prendre en compte, autant que possible, le lieu de travail dans l’attribution des logements sociaux et ainsi réduire la part des déplacements pendulaires.
Vers un lieu de respiration au cœur de la Métropole
À l’heure de la transition écologique, le troisième point saillant du rapport « Avenir du périphérique », c’est la volonté de faire du boulevard périphérique un lieu végétalisé. Notre autoroute urbaine deviendrait dès lors un immense tapis de verdure avec du gazon posé sur ses parois ainsi que sur son terre-plein central. Un « green périphérique », pour le plus grand plaisir des usagers qui pourraient également découvrir au fil de leurs itinéraires les créations d’artistes et plasticiens. Ceux-ci auraient pour mission de concevoir l’univers dans lequel le Périphérique nous plongerait. Une immersion vraiment totale puisque le rapport prévoit également la pose de murs antibruit.
Cette transition s’accompagnerait également de la réduction du nombre de voies du boulevard à 3 au lieu de 4 voire 5 actuellement. Ceci permettant aux voies supprimées d’être remises en terre-plein lorsque cela est possible. Aussi, la Mairie de Paris a conscience que toutes ces actions ne sauraient obtenir succès sans l’appui de nouvelles alternatives de mobilités. En ce sens, d’ici 2030 le réseau du Grand Paris Express, les prolongements des lignes de métro et de réseau de bus, les nouvelles lignes de tramways, les mobilités douces, etc. seront en capacité de fonctionnement.
Enfin, le dernier appui permettant de consolider ces mesures écologiques appliquées au nouveau boulevard périphérique consisterait en la demande auprès de l’Etat à ce que soit renforcé les actions contre la pollution liée aux véhicules telles que la circulation différenciée avant les pics de pollution annoncés, le contrôle de la zone à faibles émissions (ZFE) métropolitaine au moyen de lecteurs de plaques de véhicules, le renforcement du contrôle des émissions sonores des moteurs des véhicules, en particulier des deux-roues, etc.
Nous l’aurons compris l’idée d’un périphérique apaisé n’a jamais été autant d’actualité ! Au-delà du boulevard périphérique, ce sont toutes les autoroutes urbaines qui vont devoir se renouveler afin de devenir des infrastructures innovantes et aux usages multiples pour les usagers.
Source :
https://www.paris.fr/actualites/40-propositions-pour-transformer-le-peripherique-6844
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