Véhicules autonomes : quel avenir dans le Grand Paris ?

Les véhicules autonomes apparaissent comme une innovation technologique capable de transformer le futur des villes. Avec la perspective de transports sûrs, efficaces et accessibles, la mobilité autonome promet non seulement une révolution des modes de déplacement, mais également un nouveau mode de vie urbain.
Concernant l’horizon de mise en service des véhicules autonomes, les rapports d’experts divergent autour d’un large éventail de dates : certains assurent que des niveaux élevés de technologie autonome se généraliseront au cours des deux prochaines années, quand les autres affirment qu’une autonomie totale ne pourra jamais être pleinement atteinte.

Des expérimentations pour une mobilité durable dans le Grand Paris


Alors que le gouvernement français autorisera dès 2019 les tests de véhicules autonomes sans conducteur sur routes nationales, le territoire du Grand Paris a déjà vu se multiplier les expérimentations dans ce domaine depuis deux ans.
Un nombre croissant d’expérimentations a lieu dans le monde et en France, autour d’une diversité de véhicules : drones, robotaxis, camions, navettes… Ces expérimentations n’ont pas pour seule fin les progrès technologiques ; elles visent également à confronter la société civile à cette technologie, afin de faire évoluer son acceptabilité et de permettre aux acteurs publics de mieux comprendre les potentiels et les impacts d’une telle mobilité.
Sur le territoire du Grand Paris, en complément des tests déjà effectués, d’autres pistes de réflexion s’intéressent à des sites attractifs afin de poursuivre les expérimentations. Sur les pôles de mobilité et de logistique ont déjà été identifiés :  le village olympique et paralympique « Pleyel-Bords de Seine » qui devrait accueillir des navettes autonomes, les quartiers d’innovation urbaine comme Paris Rive Gauche et Paris Nord mais aussi la plateforme logistique de Rungis Sogaris.
Les territoires aux besoins de mobilité spécifiques sont également intéressés par des expérimentations : les zones aéroportuaires de Roissy et Orly, les zones d’activités et d’emplois comme le quartier central des affaires La Défense ou encore, les grands espaces verts comme les bois de Boulogne et Vincennes et le parc Georges Valbon.

Aussi, une Consultation internationale sur le devenir des autoroutes, du boulevard périphérique et des voies rapides ou structurantes du Grand Paris a été lancée par le Forum métropolitain. Cela afin de concrétiser un questionnement : « A quoi les autoroutes, le boulevard périphérique, les voies rapides ou structurantes du Grand Paris devront-ils ressembler dans le futur ? ».
Les propositions qui émergeront de cette consultation internationale seront présentées lors d’une exposition grand public durant l’été 2019. Quatre équipes internationales ont été sélectionnées en octobre 2018 pour travailler sur les sujets qui seront présentés à cette exposition.

Vers une approche partagée

Les bénéfices possibles des véhicules autonomes en matière de mobilité sont très variés et doivent être recensés. Ils peuvent ainsi concerner le développement des transports publics par une offre complémentaire telle que les navettes autonomes, de nouveaux services dans les zones peu denses ou mal desservies ou encore la réduction des accidents routiers. En effet, la technologie sensorielle est potentiellement capable de mieux percevoir l’environnement que l’Homme. Des solutions pour la logistique et les services urbains dont la collecte des ordures ménagères sont aussi étudiées.
Enfin,  un certain nombre d’orientations font l’objet d’échanges  les acteurs publics et privés, avec l’objectif d’encadrer et d’accompagner l’innovation technologique telles que :

  • La prise en compte de l’exemplarité de ces innovations en matière de durabilité et d’environnement
  • Le soutien aux véhicules autonomes les plus capacitaires, collectifs ou partagés y compris sur autoroute, et leur bonne articulation avec les transports en commun
  • Le développement de services de mobilité (MaaS) et de portails voyageurs intégrés (billettique, réservation, flexibilité…)
  • Le partage de l’espace urbain pour une meilleure cohabitation des modes selon les différentiels de vitesse (piéton à moins de 10 km/h, vélos et véhicules légers à moins de 20 km/h, véhicules partagés et transports publics à moins de 30 km/h)
  • Ou bien encore l’équipement des autoroutes et des espaces publics en « infrastructures connectées » (capteurs de chaussée, panneaux, feux tricolores…)

S’il demeure certain que les opportunités que devrait engendrer l’arrivée des véhicules autonomes sont nombreuses (réduction des accidents, économie des carburants, circulation fluidifiée en zones urbaines, etc.), il est aussi clair que cette révolution de l’automobile et des processus de production, impactera aussi les pratiques de mobilité.
Devenue le symbole d’une troisième révolution industrielle encore timide- celle de l’électronique, du numérique et de la robotique – la voiture autonome autorise toutes les promesses, fantasmes et craintes.

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