Le débat public s’essaye sur FaceBook
Le débat public CIGEO a fait long feu dans sa version terrain… A tel point que les “agissements” de quelques uns ont confisqué la prise de parole. La méthode manu militari (menaces, cocktail molotov, armes blanches…) a donc triomphé de l’échange contradictoire et de la réunion publique in situ. La CPDP et son président Claude Bernet ont décidé de migrer vers des espaces virtuels moins dangereux pour leur intégrité physique et se sont essayés hier sur Facebook, Twitter et autre forum live. Un premier bilan chiffré communiqué par la CNDP affiche 800 connexions et 125 questions. Chiffres auxquels j’ajouterai 110 followers sur Twitter et 58 J’aime sur Facebook. De toute évidence le transfert de participants ne s’est pas fait. Ces premiers chiffres sont pauvres. Bien entendu ils ne peuvent suffire à qualifier l’intérêt du débat lui-même. Tout comme le nombre de personnes présentes à une réunion publique ne donne pas le ton d’une concertation. C’est une première pour un sujet d’une telle ampleur, il faut persévérer.
A minima ces chiffres traduisent l’obstruction organisée et planifiée des anti-débat pendant les réunions publiques, ce dont personne ne pouvait douter. Le passage au virtuel doit amener de la sérénité, pas du désintérêt. Mais il risque de perdre en route nombre de participants sans pour autant en glaner de nouveaux. Le déroulement théâtral d’une réunion publique, sa tension éventuelle, son atmosphère, sa dramatique, ne semblent pas encore pourvoir muter en numérique. Sauf à inventer des outils propres à rendre tout ce qui fait le sens d’un huis clos. Le débat public reste à inventer dans sa version numérique.
Olivier Genevois
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