5 conseils aux taxis pour sortir de la crise
En pleine crise de survie au cœur de la Smart City, les taxis ne savent plus où et comment se mobiliser pour se refaire une place au soleil face à des concurrents pourtant peu belliqueux. Voici en 5 conseils (totalement gratuits) une ébauche de stratégie de reconquête.
1. Cesser la stratégie victimaire
La production d’une affichette “Pray for taxis” est d’une bêtise grasse et totalement indigne. Comparer les taxis victimes d’une concurrence économique aux victimes des attentats du 13 novembre est tout autant indécent que contre-productif. Il est illusoire d’imaginer caractériser une situation en faisant appel à l’outrance et engendrer par là une forme de sympathie populaire. Le fait d’être soumis à la concurrence, de payer des charges et des impôts ne constitue pas un argument dans une négociation et encore moins une excuse dans le cas d’exactions. Mon conseil : adopter une stratégie de (re)construction, pas de destruction.
2. Donner une forme au mode de transport taxi
Les différents modes de transport sont utilisés avant tout parce qu’ils sont compris par les usagers-clients. J’enfonce une porte ouverte ? Pas si sûr : le mode bus à Paris n’est pas utilisé par les mêmes passagers que ceux du métro. Le bus exige un “apprentissage” plus important car son réseau est plus complexe à lire, ses horaires aussi, etc. Le mode taxi sera d’autant plus utilisé qu’il sera lisible et facile à apprendre : zones, tarifs, itinéraires… Mon conseil pour l’améliorer : une seule couleur de peinture pour tous les taxis. Le noir par exemple pour formaliser une montée en gamme du service, le gris anthracite pour se fondre dans la couleur de tous les modes de transport à Paris, le jaune comme à New York pour comprendre immédiatement, il y a autant de possibilités que de couleurs.
3. Adopter une tenue
L’habit fait le moine, quoi qu’en dise la sagesse proverbiale. C’est d’ailleurs une remarque qui revient souvent chez les clients des VTC : ceux-ci portent un costume et une cravate. Pourquoi l’uniforme serait-il leur seul apanage ? Mon conseil : adopter un élément vestimentaire qui rende uniforme la tenue des conducteurs. Une veste, une blouse, un couvre-chef, des gants (et pourquoi pas ? Au Japon les chauffeurs de taxis portent des gants blancs), un élément différenciant et porteur de valeurs.
4. Adopter un comportement
L’élément premier de toute relation c’est… le “bonjour”. Là encore, la récrimination est classique vis à vis des taxis et, en contre-poids, les clients ne cessent de louer la politesse des VTC. Notons au passage que mon expérience m’a montré que le simple fait de regarder les passagers qui montent dans un bus et de leur dire bonjour avait une influence importante sur la validation (et ainsi le taux de fraude). Considérer le client comme tel est la base du lien commercial. Une formation de quelques heures suffit à le (ré)apprendre. Mon conseil : dire bonjour, merci, bonne journée, et formaliser ces éléments dans une charte destinée au client.
5. Apporter une valeur ajoutée
La valeur ajoutée apportée par l’irruption des VTC serait excessivement faible sur tout autre marché et parait d’une ambition démesurée sur celui du transport de personnes : politesse, clarté des tarifs, convivialité et facilité de la commande grâce au digital, micro-service complémentaire avec mise à disposition de friandises et de prise de chargement pour Smartphone, magazines à disposition… Dans n’importe quel domaine ces “avantages” feraient sourire. Ce qui laisse à penser que le gouffre serait facile à combler pour les taxis s’ils s’en donnaient les moyens. Mon conseil : imaginer des points de valeur ajoutée, quitte à en faire des éléments à valoriser financièrement (ex. : vente de sodas à bord).
C’est aussi en enfonçant des portes ouvertes qu’on peut réussir. Ces 5 conseils ultra-basiques n’ont d’autre qualité que celle d’illustrer la possibilité de reprendre pied aisément sur un marché qui semble dévasté mais qui ne l’est pas réellement. L’Uberisation n’est pas une catastrophe mais ni plus ni moins une forme d’audit d’une profession qui se croyait dans un gruyère et qui n’a désormais plus que les trous à grignoter.
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