Il faut tuer Pectos* !

par Gildas Lecoq     Non ce n’est pas un appel au meurtre que je lance, rassurez-vous ! Ni même le titre d’un roman policier ! C’est tout simplement un constat. Le constat qu’il devient plus que nécessaire d’affirmer nos ambitions, nos méthodes, de dégeler nos entourages, si nous voulons encore et toujours atteindre nos objectifs.   Vous connaissez tous Pectos, héros de la mythologie grecque ? Vous connaissez son Odyssée ? Au service de Zeus, maître des Dieux, Pectos par peur de la défaite refusa le combat ce qui le conduisit à terminer figé dans la mélasse. Cette histoire ne vous dit rien ?     Vous avez raison, Pectos n’existe pas. Jean Cocteau avait raison en écrivant : « J’ai toujours préféré la mythologie à l’histoire parce que l’histoire est faite de vérités qui deviennent à la longue des mensonges et que la mythologie est faite de mensonges qui deviennent à la longue des vérités ».   En effet, si Pectos n’existe pas dans la mythologie il est bel et bien présent dans notre vie quotidienne. Chaque jour nous (vous ?) croisons des descendants de Pectos.   Facilement reconnaissables, ils interdisent tout changement, toutes audaces. La peur de perdre les pousse à ne rien faire. Tout est gelé par ces Pectos d’aujourd’hui.     Le syndrome de Pectos Combien sont ceux qui ont entendu ou lu que les communicants territoriaux n’étaient pas des professionnels ? A juste titre certainement, il y a quelques années. Mais aujourd’hui ?       Nos métiers sont passionnants et utiles et nous devons affirmer qu’ils sont efficaces s’ils ne sont pas bridés par le manque d’audace, d’idées ou par la peur de décevoir. Communiquer ce n’est pas seulement faire une affiche en couleur et annoncer la date de la prochaine animation de quartier. Communiquer ce n’est pas utiliser une méthode stricte et usée. Communiquer, pour un grand nombre d’entre nous, c’est entendre nos administrés, les comprendre et les toucher.     Trop longtemps poussiéreuse, la communication territoriale a certainement participé à donner cette image que les gens ont de la vie politique, des hommes politiques. Pourtant le développement de la communication territoriale c’est la nouvelle proximité ! Cette proximité tant recherchée pour renforcer le lien avec nos concitoyens. Nous devons dès lors aller jusqu’au bout de nos stratégies et arrêter d’écouter ces Pectos qui au bout du compte desservent la bonne transmission des messages. Nos concitoyens ont changé, arrêtons de leur montrer l’image caricaturale qu’ils ont de nous.     Les prochains mois vont être pour nous, responsables de la communication, des mois d’affrontement quotidien avec ces descendants d’un autre temps. Imaginez un peu le nombre d’interdits qui se posent face à nous ! Communiquer c’est avant tout mettre à la disposition de quelqu’un un savoir ou une information, qui peut le faire sereinement sans être libre ?   Le syndrome de Pectos est hélas contagieux. Beaucoup plus contagieux que « la pensée unique » car c’est sans doute l’absence de pensée tout court qui en résulte ! Dans le monde d’aujourd’hui utiliser les méthodes d’hier pour communiquer c’est affirmer haut et fort que l’on souhaite perdre. Tuer ces Pectos, c’est finalement défendre nos métiers mais au-delà, répondre à notre mission, celle de servir le public.    * Le mot Pectos signifie “gelée” en grec   Communication-information le devoir de vérité !   Vincennes : du journal municipal au city mag Customer Reviews at eShopperForum.com              Cliquez pour envoyer un commentaire audio   Votez pour cet article sur "Fuzz !"   #menu #trib { background-position:100% -150px; border-width:0; } #menu #trib a { background-position:0% -150px; color:#333; padding-bottom:5px; } .divTitreArticle h2, .infoExtrait { border-bottom: 1px solid #9ACC81; background-image: url(https://idata.over-blog.com/0/18/46/70/article/tribune2.gif); padding-top:10px; background-position: top left; background-repeat: no-repeat; background-color: transparent; }

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2 pensées sur “Il faut tuer Pectos* !

  • 25 août 2006 à 3 h 35 min
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    Excellent… ce texte, qui revalorise nos métiers et affirme notre rôle devrait servir de profession de foi à tout nouveau responsable de communication !

    « Il faut tuer Pectos ! » fait déjà partie pour moi des textes fondateurs de "l’esprit blog-territorial", au même titre que « De quelques tectoniques locales » de Patrick Lamarque.

    Quel responsable de communication du secteur public n’a jamais croisé (et affronté) de Pectos, dans les couloirs des administrations?

    Il est vrai que face à ces monstres, il faut s’armer de patience, redoubler d’efforts… et être prêt à perdre une énergie folle. Le Pectos n’a pas d’âge mais il a la force d’inertie avec lui.

    Pourtant, il y a bien une vraie touche d’espoir : depuis quelques temps, les voix de celles et ceux qui veulent tuer le Pectos (et qui ont tué en premier celui qui sommeillait en eux) s’élèvent enfin, s’unissent parfois. En revendiquant fièrement d’être à la fois sous l’autorité du politique et tournés vers le service au public.

    C’est rare de pouvoir le faire librement, lorsqu’on est encore en poste : Bernard Béguin me le faisait encore remarquer récemment. Cela prouve qu’il fait bon travailler à Vincennes et c’est plutôt bon signe pour la démocratie, je trouve…

  • 25 août 2006 à 4 h 08 min
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    Franck,

    Vous avez raison ! L’idée de ce texte est née en ramassant des fruits avec mes enfants afin de préparer des confitures (Pectos -> Pectine !!!) mais surtout du départ d’une de mes amies de son post de Dir’com. Moi de mon côté je crois pouvoir dire que j’ai de la chance où je suis, je suis préservé.

    Mais vous avez raison Franck, il faut savoir avant tout chasser le pectos qui sommeille en nous avant de partir au "combat" 😉

    Gildas Lecoq

Commentaires fermés.